– ARGUMENTAIRE –

La question de la transmission constitue dans la clinique contemporaine une question majeure. La clinique contemporaine a ainsi mis en évidence l’impact des traumatismes collectifs et des grandes blessures de l’Histoire autant que des traumatismes familiaux des générations antérieures. Les concepts de transmission inter et transgénérationnelle, de « clinique du fantôme » ou les phénomènes de « résonance pathologique » dans les institutions témoignent des avancées de l’approche psychanalytique des groupes et des familles. Ils font jouer la transmission dans différentes temporalités et une pluralité des espaces dans lesquels des transformations et des évolutions psychiques peuvent s’opérer.

Mais la temporalité des rapports humains et sociaux est aujourd’hui profondément bouleversée. L’urgence de la crise pour certains rencontre l’immobilité du confinement pour d’autres. Ces bouleversements nous invitent à repenser autrement la question de la transmission. L’accélération du temps social et familial, le recours aux nouvelles technologies de communication recomposent radicalement une sociabilité transformée sans que l’on mesure encore pleinement les effets de cette mutation dans les esprits et les mentalités.

Comment une rêverie réduite par le poids des réalités de toutes sortes, sanitaires, économiques, climatiques…, peut-elle encore nous permettre d’imaginer un avenir ouvert à l’usage de nouvelles façons d’être en lien et de communiquer ? Par quelles voies la groupalité familiale ou sociale et les différentes générations qui la portent reste-elle le creuset d’une créativité recomposée dans laquelle la transmission aurait toute sa place ?
Alors que la crise vient bousculer les fonctions conservatrices par nature et d’intégration des institutions, comment dessiner un avenir suffisamment sécure et ouvert à l’inattendu alors que l’incertitude n’a jamais été aussi grande ?

Ce sont quelques-unes de ces questions auxquelles nous vous invitons à réfléchir avec nous lors de la prochaine journée scientifique de l’Association

Apsylien-Rec.